mercredi 22 juillet 2009

Feeding the right dog (nourrir le bon chien)

Il y a un concept qui me trotte dans la tête depuis quelques temps, et qui fait son chemin depuis que je l'ai rencontré une première fois dans un roman policier, avant qu'il ne prenne tout son sens en lisant les textes d'un homme de cheval.

L'idée est très simple, elle consiste à imaginer que chacun reçoit à sa naissance deux chiens, qui représentent pour l'un ce qui est bon en nous, et pour l'autre ce qui est mauvais. A chaque action que l'on fait dans sa vie, on nourrit ensuite un chien ou l'autre, une action positive nourrit le "bon" chien, une action négative ira nourrir l'autre.

Plus on accumule les bonnes actions et les pensées positives, plus le "bon chien" va prendre de la place, sera joyeux et exubérant, plus il sera présent en nous et plus son enthousiasme et sa joie seront un moteur naturel de notre existence.

Au contraire un être qui accumulera les actions néfastes verra son "mauvais chien" prendre de plus en plus d'importance, devenir de plus en plus agressif, au point qu'il finira probablement par tuer ce qui reste du "bon" chien, excluant tout retour en arrière. Occupant tout l'espace ce chien devient alors le maître, l'on devient le jouet de ses instincts néfastes.

Lorsque l'on donne un peu de relief à cette idée, elle nous amène à trois réflexions intéressantes.

La première c'est que l'on est maître de son destin, on est et l'on devient ce que l'on fait, chacun a reçu ses deux chiens à la naissance, peut-être que pour l'un les deux chiens n'étaient pas égaux, mais ensuite c'est nous qui les avons nourri, à chaque instant de notre existence. Que l'on soit gai ou triste, positif ou négatif, ce n'est pas une fatalité extérieure mais le résultat de chaque petite chose que l'on a pu faire chaque jour, si l'on a été attentif à nourrir le bon chien et affamer l'autre, ou si l'on s'est contenté de se laisser vivre en nourrissant indifféremment les deux.

La deuxième réflexion importante c'est que tant que le bon chien a encore un souffle de vie, il est possible de lui permettre de reprendre des forces et d'inverser le cours des choses. Même la pire crapule, en ayant par exemple une attention pour quelqu'un, va donner un petit os à ronger au bon chien, qui pourra survivre et peut-être un jour reprendre le dessus. C'est donc un message d'espérance, tant que les méchants n'ont pas définitivement tué ce chien, nous pouvons nous aussi les aider à ne pas le laisser mourir.

Enfin, une troisième réflexion est que tant que l'on abrite en soi les deux chiens, et tant que l'un n'a pas encore pris le pas sur l'autre, on est dans une situation de conflit intérieur, les deux chiens se battent pour savoir qui va prendre le dessus. Mais dès que l'on a fini par établir sa préférence et que le bon chien grandit et gagne en force, alors la sérénité vient, chaque fois que le mauvais chien tente de se manifester un grondement du bon chien le renvoie directement la queue entre les jambes se coucher, de plus en plus maigre.

Mais qu'en est-il des chevaux ? Si l'on considère qu'ils ont eux aussi ces deux facettes dans leur personnalité, un bon chien et un mauvais chien, chacune de nos interventions auprès d'eux va leur donner l'occasion de nourrir le bon ou le mauvais chien.

Construisons une situation qui offre au cheval la possibilité de trouver une issue positive, et cette action renforcera le bon chien, qui deviendra plus fort, plus présent, et incitera à son tour le cheval à se comporter en un compagnon agréable. Au contraire fâchons nous, travaillons dans la peur et la violence et le cheval renforcera le mauvais chien, créant en retour plus de peur et de violence. Et quel plaisir lorsqu'après des mois de travail l'on sent que le "bon" chien est enfin devenu le maître chez le cheval, que le sommet de la colline est atteint et que désormais le chemin sera de plus en plus facile !

Alors, et vous, quel chien avez vous nourri aujourd'hui ?